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DIDIER MAHIEU

INTEMPORALITÉ ET INFINITÉ PICTURALES

Artiste pluridisciplinaire, peintre, dessinateur mais aussi photographe, auteur de films et réalisateur d’installations monumentales, Didier Mahieu est aussi un narrateur, un investigateur des arcanes d’un espace habité et innervé d’histoires intimes, oniriques, imaginaires ou vécues. Singulier en ses expressions et son parcours, il compte moultes expositions en institutions et galeries, autant en Belgique qu’à l’étranger, notamment à Bruxelles, Ostende, Bruges, New York, Pékin, Londres, Istanbul, Tokyo, Francfort, Lille… La peinture de Didier Mahieu contracte en une osmose indissoluble le passé, le présent et le futur hypothétique au point de s’élever au faîte d’un questionnement majeur sur l’être et l’univers. Les portraits, les paysages, les images informelles aux frontières du rien, interrogent autant notre état d’humain que notre rapport au monde. Les questions qui nous taraudent jusqu’aux plus tourmentées, les énigmes les plus insolubles, les hypothèses les plus improbables et les faits heureux, troublants ou tragiques, sous-tendent en filigrane invisible, en tensions imperceptibles à la vue mais bien présentes, la peinture de Didier Mahieu. Dans la démarche générale de l’artiste, tout est peinture et tout part de la peinture. Le dessin et autres techniques y étant totalement incluses, sans aucune distinction de valeur et de sens. L’artiste ne s’interdit rien, ni au niveau des supports, bois, toile, papier, voire boîte d’entomologie ; ni quant aux matériaux auxquels il a recours, ni quant aux techniques qu’il maîtrise dans une fusion du tout débouchant sur un substrat à nul autre pareil constituant en fin de compte un espace quasi indescriptible et en tout cas irréductible à une définition. La consistance de ce magma pictural semble défier les lois de la nature, celles de la chimie autant que celles de la physique. Le minéral rejoint le gazeux, l’opaque rivalise avec la lumière, le liquide s’intègre et le solide s’évertue à se diluer. Les tonalités s’évaporent dans les nuances improbables et les traits, traces et autres participations graphiques gravitent comme autant de molécules vagabondes. Au sein de cet espace infini apparaissent sans âge réel, sans lieux précis, les divers motifs et autres figures, humaines ou pas, le tout issu d’une peinture créatrice de son propre univers, certes fictionnel, cependant d’une authentique réalité. Les matériaux utilisés, les matières, leur traitement quasi alchimique, non seulement éclairent le titre de l’exposition : "L'Ange et l'Insecte et confèrent aux œuvres une aura particulière, souvent énigmatique, merveilleuse et mystérieuse comme le sont le macrocosme et le microcosme, tous deux infinis auxquels, de près ou de loin, nous appartenons. Sans se soucier d’une histoire de l’art qui segmente volontiers, en mélangeant allégrement les styles, les genres, l’informel, l’esquissé, les abstractions, les figurations, l’ancien et le moderne, le classique autant que le chaotique, Didier Mahieu puise son énergie partout et ne s’accorde aucun tabou dans une liberté éclatante. Il s’échappe des formalismes langagiers. Il s’engage dans une quête incertaine et poursuit une aventure continue, mémorielle et prospective, personnelle et universelle, cosmique et terrestre, profondément humaine, mais autant immatérielle. Il trace sa voie sans itinéraire préconçu dans une géographie mentale à laquelle parlent les souvenirs, le vécu, où les rêves et les réalités s’entrecroisent sans discerner les uns des autres. Il invite à se laisser envahir par cette concentration improbable, dont la densité permet l’émergence des êtres, des choses, de la nature. Cette peinture, vibrante d’une profonde spiritualité, connaît aussi ses pères et les honore dont Rubens chantre des portraits du vécu ressenti ou Rembrandt aux luminosités contrastées de l’obscur à l’éclat dans un baroquisme tempéré, ou plus près de nous les Jean Fautrier ou Henri Michaux, deux grands libérateurs de la peinture intériorisée. Didier Mahieu est un contemporain dont la peinture foncièrement intemporelle est régénérescence permanente. Claude Lorent

L’ECC présente la première exposition personnelle en galerie de l’artiste Clara Marciano (
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CLARA MARCIANO

POÉTIQUES DES FLUX

L’ECC présente la première exposition personnelle en galerie de l’artiste Clara Marciano (Aix-en-Provence, 1990 ; vit à Paris), qui fait le choix du dessin comme moyen d’expression privilégié. Après des études d’arts plastiques à l’ENSBA (Paris), à l’ENSAD (Marseille) et à La Cambre (Bruxelles), elle a enchaîné les résidences prestigieuses : Fondation Moonens (Bruxelles), Carrefour des Arts (Bruxelles) et Casa de Velásquez (Madrid). Elle a été invitée à participer à la dernière édition du Festival du dessin d’Arles. Dans ses compositions de format DIN A4 au stylo à bille, mais aussi dans certaines de ses œuvres de grandes dimensions réalisées à la mine de plomb, le trait domine. Qu’il constitue le contour des objets représentés ou compose les hachures traduisant le jeu des ombres à leur surface, il est l’écriture qui unit entre eux des éléments disparates et le vecteur qui fait circuler l’énergie à la surface du papier. L’espace paradoxal qu’il creuse évoque la géométrie non euclidienne. L’élément liquide est très présent, faisant manifestement écho à la dérégulation actuelle du climat et à ses conséquences désastreuses pour les êtres vivants. Il offre cependant à l’artiste l’occasion de déployer des fluctuations de l’espace dans lesquelles inscrire une narration singulière. Des êtres humains, des animaux et des objets divers en émergent ou s’y trouvent plus ou moins engloutis. Dans l’œuvre intitulée Trade, la même fonction de liant est accomplie par la représentation d’une herbe ondulante, d’empreintes dans une terre boueuse et de nuages lourds. Ainsi, le mouvement des éléments semble générer l’action qui s’y déroule, plutôt qu’en constituer le décor. C’est une scène violente qui tourne autour d’un amas d’argent liquide, dont il est connu qu’il est fait pour donner lieu à des flux. Une telle fluidité ne s’accommode d’aucun flou, au contraire : c’est très précisément qu’ici le tumulte est mis en scène. Le tracé s’avère toujours aigu. L’attention aux détails est constante. Rien n’est laissé au hasard. Il n’est pas étonnant que Marciano s’intéresse à certains objets mathématiques développés dans le cadre de la théorie du chaos. Un d’entre eux, l’attracteur étrange, donne son titre à une série de dessins. Il s’agit d’une entité abstraite utilisée, entre autres, afin de modéliser l’évolution de milieux chaotiques tels que l’atmosphère terrestre. Sous le signe de l’attracteur étrange, Marciano mène quant à elle une exploration de ses rêves. Elle restitue minutieusement leur contenu manifeste et leur donne, ce faisant, une existence visuelle nouvelle. Il est remarquable que ces images oniriques se caractérisent par une constante précision. Comme il serait arbitraire d’opposer la précision à la fluidité, il serait erroné de l’opposer à la poésie, laquelle est avant tout création, s’il faut en croire l’étymologie. Or les objets mathématiques sont des créations pures, en même temps qu’ils sont d’une exactitude absolue. L’œuvre de Marciano puise avec bonheur dans cette alliance de la poésie et de la précision. Denis De Rudder

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